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Le livre des mutations

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous.

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Tout d’abord, reconnaissons que le hasard est généralement ce qui nous arrive, mais rarement ce que nous cherchons à provoquer. Nous n’avons pas la culture du hasard. Aussi, lorsque nous le mentionnons, c’est pour relier entre eux, un ensemble d’événements dont nous n’avions pas prévu l’enchaînement. Entre bonne et mauvaise fortune, le hasard reste une ressource inexploitée dans notre façon de penser. Parce qu’il échappe à notre logique, il ne semble pas avoir de place dans une pensée rationnelle. Nous allons voir que cette approche est avant tout culturelle. Le hasard ne se conçoit pas partout de la même façon. Aussi, penser le hasard, peut se révéler être un excellent outil pour appréhender le monde qui nous entoure.

Les rouages du hasard

Le Yi Jing est un ouvrage qui était autrefois réservé à l’usage des souverains chinois. « Yi Jing » se traduit par « Livre des mutations » ou « Classique des changements ». Cet antique manuel de gouvernance a su traverser le temps parce qu’il apporte toujours de précieux conseils. Composé de 64 situations type, ses rouages comportent 4096 combinaisons différentes qui répondent à toutes les problématiques. Il s’agit donc d’un livre que l’on peut parcourir comme un recueil de sagesses. Mais le secret de son fonctionnement réside dans l’utilisation du hasard. Pour proposer la réponse la plus adaptée, la consultation du Yi Jing a une particularité. Elle introduit momentanément une action en apparence illogique dans une démarche rationnelle : prendre conseil.

Le hasard fait bien les choses

Pour commencer, le consultant pose le cadre de sa réflexion. Puis il rédige une question en prenant soin d’utiliser un verbe d’action dont il sera le sujet. Toutefois, pour obtenir la réponse, il va utiliser des symboles tirés au hasard. Il obtiendra ainsi un hexagramme de situation comportant une grande quantité d’informations qu’il pourra ensuite analyser de façon pragmatique. Ce fonctionnement qui peut paraître étrange à nos yeux reste cependant parfaitement rationnel dans la pensée chinoise. Puisque le consultant a utilisé préalablement toutes ses ressources logiques pour trouver une réponse et qu’il n’y est pas parvenu, c’est que certains paramètres lui échappent. A partir de là, pourquoi ne pas faire appel au hasard pour les révéler ?

L’oiseau sait où il va

L’idée de hasard dans la pensée chinoise évoque le cheminement caché qui produit un résultat visible. Le hasard y est évoqué par la trajectoire, en apparence aléatoire, d’un oiseau qui se pose sur une branche. Si vous ne savez pas pourquoi l’oiseau se pose ici plutôt que là ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de logique dans son comportement. C’est simplement que vous n’en voyez pas tous les paramètres. Vous n’avez pas vu la bourrasque qui l’a fait dévier de sa première cible, ni le prédateur qui rodait sous l’arbre voisin. A travers cette image, le hasard n’échappe pas aux relations de cause à effet mais manifeste des aspects de la situation qui échappaient jusque là à notre entendement ou à notre attention.

Un processus disruptif

Ainsi, lorsque l’on se trouve dans une conjoncture où s’entremêlent plusieurs variables  difficiles à évaluer, faire appel au hasard pour se situer peut permettre de réaliser la présence d’éléments nouveaux ou mésestimés. Il facilite la manifestation d’une réalité extérieure qui peine à se frayer un chemin dans notre esprit logique.

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